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A CHEVAL EN CALEDONIE
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A CHEVAL EN CALEDONIE
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26 avril 2006

LE CHEVAL DANS LA VILLE

Aujourd'hui c'est à Paris, que défilent 12 jeunes femmes pour la réintégration du cheval à Paris...

Oui mais, ce cas très français nous touche tout autant,
c'est sur cette base que je vous transmets ce long texte très interessant sur :

Le cheval en ville : pour quoi faire ?
- un lien social
- une énergie nouvelle
- un tourisme glamour

- Le cheval en ville : enquête Sofres 2003
- Bref rappel historique du cheval à Paris
- La place du cheval dans la société française
- Réintroductions réussies du cheval en ville
- Sources bibliographiques

BONNE LECTURE...star

* Un défilé de filles :
Quatorze cavalières traverseront Paris à cheval, montées sur des petits chevaux gris, rompus à la randonnée équestre.
Elles emprunteront l´itinéraire suivant : de la Porte Dauphine à la Bastille (avenue Foch, place de l´Etoile, avenue des
Champs-Élysées, quais de Seine), avec une halte à la Mairie de Paris, pour y déposer une lettre supplique en faveur de la
réintroduction du cheval dans la capitale.
Elles seront accompagnées de « moto-crottins », pour ramasser les déjections des chevaux et se plier ainsi à la réglementation en vigueur.
http://www.lechevalaparis.com

*L´objectif : réintégrer le cheval à Paris
Paris est la seule grande ville européenne d´où les chevaux sont bannis : pas de fiacres, et aucun cheval monté, sauf un jour de décembre, au moment du Salon du cheval. Seuls les cavaliers de la Garde républicaine sont autorisés à battre le pavé.
En traversant Paris à cheval, les quatorze cavalières veulent attirer l´attention sur cette absence regrettable.
Elles remettront une supplique au Maire de Paris, lui demandant de :
-Ré autoriser en des lieux choisis la circulation de fiacres ou de chevaux montés, dès lors que leur meneur ou cavalier respecte le Code de la Route :
-Faire du cheval un outil de service public
-Favoriser l´accès à la culture équestre en créant dans Paris une Maison du Cheval
-Réintroduire le cheval dans Paris permettrait aux urbains évoluant dans un univers bétonné de retrouver le  «sens du vivant».

*La réglementation en vigueur à Paris :
Un arrêté, quel arrêté ?
L´arrêté censé interdire la circulation des chevaux dans Paris fait partie de «l´imaginaire collectif» de la Préfecture de Police...
Ce n´est pas n´importe quel quidam qui le dit, mais un responsable de ladite Préfecture, harcelé depuis plusieurs mois pour obtenir des précisions sur ce sujet qui préoccupe notre équipe.
L´enquête commence début octobre 2005.
Au téléphone, le service de presse de la Préfecture de police de Paris
Bonjour, je fais une enquête sur les chevaux dans les villes et je voudrais connaître la réglementation en cours à Paris...
Pouvez-vous envoyer un fax avec votre demande ?
Nous vous rappellerons.
Fax envoyé sur l´heure...
A la fin du mois, aucune réponse.
Nouveau coup de fil, balade dans différents services, sonneries dans le vide... vingt minutes plus tard, toujours aucune réponse.
Novembre 2005.
Nouveau coup de téléphone avec le service de presse : ils ont transmis le fax, il faut attendre.
Décembre 2005, Salon du cheval.
La section cheval de la police a un stand au salon.
La demande est réitérée à l´officier présent qui donne sa carte et demande qu´on lui téléphone après le Salon.
Certes, il sait qu´un arrêté régit la circulation des chevaux, mais lequel ?
Janvier 2006.
Coup de fil au responsable.
Ah oui, il se souvient de la demande, il va chercher, il rappelle.
Février 2006.
L´officier a été très occupé, mais il «s´en occupe».
De fait, il retéléphone le jour même : il ne trouve rien, c´est «un arrêté ancien qui interdit la circulation aux chevaux, avec une exception pour la Garde républicaine». Il faut prendre contact avec les services de la logistique.
Mars 2006.
L´échange téléphonique entre l´officier du Salon du cheval et l´enquêtrice de l´équipe relève du grand art.
Lui comme elle se sont fait «balader de service en service», logistique, circulation... et même cabinet du préfet.
Seule certitude : «S´il existe un arrêté il est ancien.» Personne, vraiment personne n´a jamais eu sous les yeux cet arrêté ! Déjà, en 2004, l´ancien maire de Paris, Jean Tiberi, avait pu le constater.
A une question sur «deux projets de circuits en calèche à mettre en oeuvre au printemps prochain dans la capitale», publiée au Journal officiel le 20 janvier, la réponse fusait le... 25 mai : «Il convient de préciser qu'aucune législation nationale (code la route) ou réglementation locale (arrêté préfectoral)n'interdit une telle activité à Paris, en termes de circulation.»Et c´est écrit au JO !
Notre enquêtrice pour « le cheval à Paris » : Marion Scali
PS : A ce jour du 23 avril 2006, aucune nouvelle du service de presse de la Préfecture...

*Supplique au Maire de Paris et au Préfet de Police
Paris, dimanche 23 avril 2006
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet de Police,
Traverser Paris à cheval n´est pas pour nous un défi, ni un pari, ni une provocation.
Juste une façon d´attirer l´attention, peut-être, sur une anomalie.
Paris est la seule grande ville européenne d´où les chevaux (exception faite de ceux de la Garde républicaine) sont bannis, la seule grande ville européenne à avoir totalement supprimé les fiacres, la seule grande ville européenne où les attelages ne sont plus autorisés à circuler.
Etrange situation qui ne s´appuie, d´ailleurs, sur aucun texte législatif ou réglementaire.
Rien, théoriquement, ne s´oppose à la libre circulation dans Paris de chevaux montés ou attelés, s´ils respectent le Code de la route.Pour interdire ce moyen de transport, la police est obligée d´utiliser comme prétexte, même lorsque ce n´est pas le cas, qu´il  gêne la circulation.Autre «argument» fréquemment avancé : l´abondance de ses déjections.
C´est, encore une fois, un faux problème : l´abondance des déjections canines n´a pas entraîné, à ce jour, l´interdiction de posséder un chien dans Paris et de l´y promener !
La municipalité parisienne ne dissimule pas ses aspirations écologiques.
La politique de limitation de la circulation automobile, la création de couloirs pour bicyclettes, la protection de convois de
rollers : tout indique que le Maire de Paris ne saurait éprouver de l´hostilité à la douce présence du cheval dans la cité.
Nous vous prions instamment de :
ré autoriser en des lieux choisis la circulation de fiacres ou de chevaux montés, dès lors que leur meneur ou cavalier respecte le Code de la Route,faire du cheval un outil de service public,favoriser l´accès à la culture équestre en créant dans Paris une Maison du Cheval.Plusieurs lieux municipaux paraissent tout désignés pour cela :
les anciens abattoirs de Vaugirard (Parc Georges Brassens), les anciennes écuries des ex-pompes funèbres municipales.
Ou, les locaux de l´ancien marché aux chevaux de Geoffroy saint Hilaire...
Nous appartenons à une vaste famille : plus d´un million de Français montent à cheval, le fréquentent, ou en vivent, dont 75% habitent en région parisienne.C´est pourquoi nous vous remercions d´avance des suites que vous donnerez à notre requête, et vous prions d´agréer, Monsieur le Maire, Monsieur le Préfet de police, l´expression de nos salutations distinguées.
L´équipe « Le cheval à Paris »
contact@lechevalaparis.com
L´équipée


*Quatorze cavalières
-Alice Bloch, 37 ans, attachée de presse
Le cheval et moi : « au rythme de tes pas, partout où tu voudras»
-Anne-Sylvie Capitani, 30 ans, chargée de communication
-Anne-Laure Charriot, 32 ans, directrice de production
-Marie Charvet, 29 ans, responsable d´expositions
Le cheval et moi : «au galop...»
-Maud de Cointet, 31 ans, chargée de communication,
Le cheval et moi : «de folles chevauchées dans les plaines irlandaises»
- Anne Ianni, 33 ans, chargée de projets
-Saskia Machaczek, 34 ans, cadre commerciale
Le cheval et moi : «traversée seule de la Patagonie pendant un an avec deux chevaux»
- Sibylle d´Orgeval, 30 ans, réalisatrice
-Anne Poiret, 29 ans, journaliste
Le cheval et moi : «une ballade, c´est voir le monde d´un peu plus haut, c´est emprunter les chemins de traverse, c´est surtout changer de rythme : la langueur du pas, les tourbillons du galop... Au retour, lorsque la selle est enlevée : c´est profiter de l´harmonie absolue qu´offre la vision d´une cheval qui retrouve son pré. C´est la paix»
-Marie-Laure Peretti, 36 ans, libraire
Le cheval et moi : «chevalomaniaque dépendante avec une tendance à la mérensophilie aiguë chronique... déclarée incurable»
-Marion Scali, journaliste, moniteur d´équitation, collabore à Cheval pratique, auteur de livres consacrés aux grands maîtres de l´art équestre Le cheval et moi : «Une longue conversation intime, complexe, oh combien nourrissante, poétique, intense»
-Violaine Trapenard,
-Isabelle Vayron, 30 ans, réalisatrice
- et quatorze «moto-crottins»


*Les hommes de l´ombre...
-Jean-Louis Gouraud
Jean-Louis Gouraud a les chevaux dans la peau...
Sous ses fenêtres, broutent quelques rescapés d´aventures diverses. Sous sa plume, des spécimens du monde entier prennent vie et rendent compte des civilisations qu´ils ont hantées, des hommes qui les ont chevauchés, des traitements qu´on leur a infligés. Sous sa houlette, des manuscrits deviennent des livres, édités avec soin, romans modernes, essais plus ou moins savants, textes essentiels et introuvables enfin réédités...
Et dans ses dossiers, plusieurs causes dont le cheval est le centre, pour lesquelles il a l´éloquence qu´il faut, auprès des
instances qu´il faut : la réhabilitation du cimetière des chevaux des tsars à Tsarkoïe Selo (Russie), une Maison du Cheval à Paris pour qu´enfin une bibliothèque équestre soit accessible au plus grand nombre et que toutes les filières du cheval puissent répondre au public. Sans compter le projet de Monument au cheval inconnu réalisé avec la complicité du peintre sculpteur Jean-Louis Sauvat, qui devrait être érigé sur un terrain de Borodino, offert par les Russes - ou ailleurs dans le monde, et son militantisme déterminé pour la cause du cheval barbe et de l´Akal Théké.
Son dernier combat : permettre aux chevaux de revenir à Paris.
Normal qu´il y pense, lui qui est arrivé en selle, un jour de juin 1990 en pleine Place rouge, à Moscou, à l´issue d´un voyage à cheval démarré à... Paris.

L´idée de la traversée de Paris fuse un soir, lors d´un dîner avec des amies - car l´autre passion de Gouraud, ce sont les femmes...
Pourquoi ne pas organiser un défilé, rien que des filles, pour attirer l´attention des Parisiens ? Et pourquoi ne pas déposer une pétition à la Mairie ? « Le che-val à Pa-ris ! »
C´est parti. Une quinzaine de femmes, actives, et cavalières plus ou moins régulières, relèvent le gant : ce sera le 23 avril. Jean-Louis Gouraud passe la main, mais aide les unes et les autres dans l´élaboration du projet, trouve les contacts, facilite les démarches pour trouver les chevaux, le harnachement, etc.
Le 23 avril, il sera là, évidemment, dans l´ombre.
- Marc Lhotka
Le maître randonneur, ancien élève de Nuno Oliveira sait tout de la circulation des chevaux, sur les chemins comme en ville, et il a généreusement transmis son savoir à notre équipe.
Professionnel depuis 1970, il s'investit dans le tourisme équestre dès le début. Une fois la retraite, toujours président du
tourisme équestre de la région Ile de France, il décide de faire le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle à cheval, soit 2250 kilomètres ! Il est parti le 1er mai 2005 de Fontainebleau et est arrivé dans la ville sainte le 31 juillet, après 77 jours de route (et deux semaines de repos), avec un seul et même cheval, accompagné d´un autre pèlerin, d´un logisticien et d´un petit camion muni de 150l d´eau de 200 kg d´orge et d´une pharmacie « imposante », en cas de problèmes - et il y en eut !
Le 23 avril, il sera là, évidemment, dans l´ombre.
- Jean de Châtillon
Champion d´Europe et du monde de TREC (Technique de Randonnée Equestre de Compétition), guide enseignant de Tourisme équestre, Jean de Châtillon est directeur du centre de tourisme équestre « A Hue et a Dia » dans le Morvan. Depuis deux ans, il forme des cavaliers pour devenir notamment garde équestre environnemental ou Meneur.
Nous le remercions chaleureusement pour sa collaboration incontournable et son aide précieuse.
Le 23 avril, il sera là, évidemment, dans l´ombre.


*Le cheval à Paris aujourd´hui
Plusieurs centaines de chevaux vivent encore à Paris.

La Garde républicaine : elle possède 525 chevaux dont la moitié environ est logée au coeur même de la capitale, à la caserne des Célestins, dans le 4ème arrondissement, et l´autre moitié au Château de Vincennes dans le 12ème arrondissement. Symbole de l´Etat, dernier régiment monté, dépositaire d´une culture, la Garde républicaine est l´interlocuteur privilégié des collectivités désireuses de se doter d´une police montée. La Garde assure des patrouilles dans les principaux bois et parcs de la région parisienne.

Brigade équestre de la police municipale : un groupe d´agents spécialisés effectue des missions de sécurité et de surveillance à cheval (Champ de Mars et Jardin des Tuileries)

L´Ecole Militaire : une centaine de chevaux prêtés pour la plupart par les Haras Nationaux sont à disposition d´un millier de cavaliers, dont 800 scolaires environ et 200 officiers qui y montent pour leur loisir.

Trois hippodromes : Auteuil dans le 16ème arrondissement (seul hippodrome d´Europe desservi par le métro), Longchamp, également dans le 16ème arrondissement, et Vincennes dans le 12ème. Cela représente une intense activité hippique impliquant plusieurs milliers de chevaux par an.

Le Salon du Cheval : il draine chaque année pendant la première semaine de décembre, au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, un demi millier de quadrupèdes (chevaux, poneys, ânes, baudets) que visitent environ 150 000 à 200 000 personnes.

Les Clubs Hippiques des Bois de Vincennes et Bois de Boulogne.

Les Jardins du Luxembourg et des Tuileries où les enfants peuvent faire un tour à dos de poney. Le Jardin des Plantes qui possède quelques chevaux de Prjewalski (petit cheval « sauvage » de Mongolie).

Les Cirques ambulants et le théâtre Zingaro (situé à Aubervilliers, mais desservi par le métro).

Au bois de Vincennes : 400 hectares de massifs forestiers et de grandes plaines sans voitures sont le domaine d´intervention privilégié de trois chevaux ardennais, qui depuis 1998 y sont affectés toute l´année. L´un est prêté par les Haras Nationaux, les deux autres appartiennent à la Ville de Paris. Ce trio équin intervient comme force d´appui pour les équipes de jardiniers et de cantonniers dans leurs missions d´entretien d´un des poumons verts de la capitale.

Parallèlement, quatre expositions autour du cheval sont actuellement organisées à Paris : « Le cheval à Paris » organisée par la Délégation générale de l´action artistique de la ville de Paris : « Aux temps des équipages » au Trianon de Bagatelle, « Architecture, sculpture et art équestre » au Musée de l´Armée, « Transports et vie quotidienne » à la Mairie du 20ème arrondissement à Paris.

*Le cheval en ville : pourquoi faire ?

*Le cheval : un lien social
Un outil de surveillance : le cheval est d´ores et déjà affecté à des missions de surveillance et de sécurité dans certaines
communes d´Ile de France ou de province. Il est en effet de plus en plus utilisé par la gendarmerie, la police ou l´Office national des forêts, en ville ou en zone rurale.
Plusieurs pays font déjà appel aux qualités des chevaux pour des missions de protection civile : police montée au Canada, horse guards au service de la Reine d´Angleterre, patrol horses aux Etats-Unis, police israélienne...
Un rôle essentiel de médiateur : doté d´un véritable capital sympathie, tout en imposant un certain respect par son gabarit, il permet d´atténuer l´aspect répressif de l´action de surveillance. Notamment dans les quartiers difficiles où il restaure le sentiment de sécurité tout en favorisant l´intégration sociale des agents publics.
Le cheval rassure les citadins, et en particulier les enfants. Nombreux sont les promeneurs qui s´approchent pour caresser le cheval et demander son nom. Avec les jeunes, il est un bon moyen d´engager la discussion.
Enfin l´image du cheval permet de restaurer le lien entre ville et campagne.

*Le cheval : une énergie nouvelle
Un atout écologique pour la communauté : le cheval de trait reprend du service dans certaines municipalités où les élus locaux ont bien compris le rôle d´agent du développement durable qu´il pouvait tenir : travaux de voirie, propreté, ramassage de poubelles et de déchets encombrants, récupération de matériaux (collecte de verre, cartons, piles usagées...), entretien d´espaces verts (arrosage, débardage). La récupération de leur crottin sert même à produire de l´engrais pour les fleurs de la ville.
Moins polluant et plus maniable que les véhicules à moteur, il est le complice des éco-gardes et peut être considéré comme une véritable énergie nouvelle.
Un capital image : outre l´impact bénéfique qu´il peut avoir sur l´environnement, le cheval dispose facilite souvent le travail des employés municipaux. Plus que tout autre moyen de transport, le cheval apparaît comme étant plus motivant et plus valorisant pour les agents et pour l´image de la ville. Efficace, économique, le cheval rend des services en créant de l´activité et des emplois.
Par exemple, pourquoi ne pas, en cas de canicules, distribuer de l´eau potable stockée sur une carriole tractée par un cheval ?

*Le cheval : un tourisme glamour
L´intérêt des circuits équestres : de nombreuses villes européennes (Londres, Rome, Vienne, Salzbourg, Prague, Madrid, Séville, Munich, Moscou, Saint-Pétersbourg...) proposent des parcours de la ville en calèche. Paris manque cruellement de circuits équestres.
Il existe pourtant depuis 1999 un Syndicat National des Cochers Professionnels qui regroupe 50 entreprises, génère 300 emplois directs et utilise 500 chevaux d´attelage. Mais sans attelages, point de cochers !
Un atout charme : première ville visitée au monde, Paris se doit de replacer les chevaux au coeur de la cité, une façon de parfaire son image de ville romantique.
Elle pourrait réintroduire des attelages de marchands ambulants proposant glaces, crêpes, gaufres, sucreries... ou proposer aux jeunes mariés l´originalité de la calèche !


ANNEXES

Le cheval en ville : enquête Sofres 2003
Enquête réalisée par téléphone les 3 et 4 juin 2003 pour Les Haras Nationaux auprès d'un échantillon national de 1 064 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) et stratification par région et catégorie d'agglomération.
Question : Les chevaux, c'est d'abord pour vous : (1)
- Les amis de l'homme57
- L'élégance55
- La tradition19
- La vitesse17
- La force16
- La sécurité5
- Sans opinion3

(1) Le total des % est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner plusieurs réponses.

Question : Voici un certain nombre d'opinions que l'on peut entendre à propos des chevaux.
Pour chacune d'entre elles, dites moi si vous êtes plutôt d'accord ou plutôt pas d'accord ?

-  Les chevaux, ce sont essentiellement les courses et l'équitation loisirs. Mais ils pourraient être utilisés différemment par la police ou les municipalités, par exemple pour assurer la sécurité75241
-  Revoir des chevaux dans la ville, cela la rendrait plus humaine et plus conviviale73252
-  Nous n'avons plus souvent l'occasion de voir des chevaux et c'est dommage69301


Question : Voici un certain nombre de projets qui pourraient contribuer à utiliser davantage les chevaux dans notre société. Pour chacun d'entre eux, dites moi si vous pensez que ce serait plutôt une bonne chose ou plutôt mauvaise chose ?
Plutôt une bonne chosePlutôt une mauvaise choseSans opinion
Utiliser les chevaux pour :

-  Rééduquer des personnes handicapées9073
-  Surveiller les parcs et les jardins82171
-  Faire faire des stages à des délinquants pour apprendre la maîtrise et la discipline80182
-  Faire visiter la ville79201
-  Mettre en place une police montée urbaine71272
-  Distribuer le courrier31672
-  Ramasser les ordures26722


*Bref rappel historique du cheval à Paris

-L´influence urbanistique du cheval sur la capitale
Le cheval a été omniprésent dans l´histoire de Paris et y a laissé des traces profondes dans la statuaire (cent dix monuments) et dans l´architecture (les portes cochères !)
Clé de la géographie parisienne, sa représentation est au centre des places et des artères rayonnantes, du décor des grands monuments civils et militaires. Monarques et chefs d´Etat lui ont édifié statues et manèges.
Le paysage parisien, ses rues, avenues, promenades, bois et forêts ont été conçus pour lui ou du moins avec lui. En témoignent les noms de certaines rues : rue des Petites-Ecuries, rue de l´Eperon, rue Cavalerie...

-55 000 chevaux à Paris il y a cent ans !
Au nombre de 80 000 dans les rues de Paris en 1880, encore 55 000 en 1912, les chevaux furent essentiels au fonctionnement de la cité.
La Compagnie Générale des Omnibus, qui assurait la plupart des transports en commun dans la capitale, entretenait, à l´apogée de ses effectifs entre 1892 et 1900, 15 000 à 17 000 chevaux.
L´on estime le nombre de Parisiens vivant des métiers du cheval en 1900 à 50 000, dont 20 000 loueurs de voitures et cochers de fiacres.

-De la chevalerie à l´automobile
Pendant des siècles, le cheval à Paris rime avec joutes, chevalerie, jeux de cour et art équestre, calèches et fiacres.
Le cheval à Paris, c´est aussi l´histoire de la société parisienne, de son élite et de son peuple, de ses défilés militaires, de ses transports hippomobiles.
Omniprésent dans les préoccupations de la haute société, le cheval l´est aussi dans la vie quotidienne de tous les Parisiens, et ne se trouve réellement concurrencé par l´automobile qu´après 1900.
En 1907, il y a environ 10 000 fiacres à deux places à Paris et déjà près de 2 500 véhicules automobiles bientôt dénommés « taxis »...


*La place du cheval dans la société française

Jean-Pierre Digard, ethnologue, directeur de recherches au CNRS
in Bulletin d´Information du Ministère d´Agriculture, 2004

-La fonction utilitaire du cheval a-t-elle disparue avec la révolution industrielle ?
En France, le grand siècle du cheval est le XIXe, précisément le siècle où naissent le train et l´automobile. Avant la motorisation, il y a eu une phase de mécanisation. Pour actionner les machines, il y a eu un besoin croissant de chevaux dans les villes, les usines, au fond des mines, sur les chemins de hallage. Avant la Seconde guerre mondiale, la France comptait 3 millions de chevaux dont 90% était des chevaux de trait lourd. Dans les années 50, le cheptel s´écroule et compte maintenant 800 000 bêtes dont un dixième de chevaux de trait. Pour le salut des races de trait lourd, les éleveurs, avec des associations comme Traits de Génie, ont compris la nécessité de promouvoir l´aspect utilitaire du cheval, pour le débardage par exemple. Il y a également un regain des épreuves d´attelage. Des courses sont organisées avec équipes et chevaux entraînés, comme la Route du poisson, celle que les chevaux empruntaient pour apporter la marée à Paris.

-Quels ont été les effets de l´urbanisation ?
Dans l´agriculture de l´Ancien Régime, l´élevage était conçu comme un « mal nécessaire ». On élevait sur les terres difficiles, landes, marécages ou montagnes. Plus tard, au XIXe siècle, du fait de l´accroissement démographique et de l´urbanisation, il a fallu développer les productions animales. C´est l´époque de la création des grands abattoirs, Vaugirard, La Villette, et du développement de la zootechnie. Et paradoxe en apparence, c´est pour améliorer le sort du cheval, en arguant de la nécessité de mieux nourrir la population, que s´est menée la bataille pour la législation de l´hippophagie. Jusqu´au XIXe siècle, il était impensable du manger du cheval. Un savant positiviste, Isidore Geoffroy Saint Hilaire, et un ancien vétérinaire militaire, Emile Decroix, ont mené une campagne extrêmement active afin de ne plus voir dans les rues de Paris ces chevaux usés jusqu´à la corde. Leur idée était d´imposer la consommation de cheval pour inciter les propriétaires à mieux traiter leurs bêtes dans la perspective d´en tirer un revenu supplémentaire. Aujourd´hui en France, la consommation de cheval stagne autour de 2%. La viande de cheval lourd que nous produisons
est destinée à l´exportation.

-Quelle est aujourd´hui la place du cheval dans la société française ?
Le cheval est passé de la sphère utilitaire à la sphère du loisir. Ce phénomène majeur s´est accompagné d´un renouvellement du monde équestre. Les femmes représentent 73% des affiliés à la Fédération Française d´Equitation, alors que c´était un monde d´hommes où il faisait bon d´afficher sa virilité. Autre évolution de notre société : le développement du poney. Insensiblement, en l´espace de 30 ans, l´équitation est devenue ludique et hédoniste. Le cavalier recherche le plaisir et non plus l´effort ou l´ascèse nécessaire pour obtenir la performance. Aux trois disciplines canoniques - le concours hippique, le dressage, le concours complet - se sont ajoutées toute une série de pratiques : équitation américaine, pony games, équitation « éthologique »...


-Le rapport homme cheval s´est donc modifié ?
De nouvelles sensibilités que j´appelle « animalitaires » sont entrées dans la culture équestre. Le cavalier ne respecte plus le cheval, il l´aime. Le cheval quitte le groupe des animaux de rente et tend vers le groupe des animaux de compagnie. Mais en raison de sa taille il ne pourra jamais tout à fait devenir un animal familier. Même le falabella, « cheval d´appartement » de 50 cm au garrot pose problème car il ne contrôle pas ses sphincters, d´où l´apparition sur le marché de couches pour chevaux. De plus, le cheval, contrairement au chien, ne manifeste pas son attachement à l´homme. Il n´est pas gratifiant pour un maître d´animal de compagnie. Si l´on veut développer durablement le secteur équestre, le cheval doit rester un produit agricole et redevenir un animal de travail ou de sport.

Propos recueillis par Marielle Roux


*Réintroductions réussies du cheval en ville
«Le cheval dans la ville, ce n´est pas seulement un service rendu, mais aussi la reconnaissance du sens du vivant dans les villes, notamment comme moyen d´apprentissage du respect de l´autre » Ambroise Dupont, sénateur du Calvados et président de la Commission cheval au Sénat.

De plus en plus nombreux sont ceux qui adhèrent à l´idée que le cheval a réellement sa place dans la ville. Une trentaine de villes en France emploient un ou plusieurs chevaux pour des tâches allant de la collecte des déchets à l´arrosage des espaces verts, en passant par le débardage ou la sécurité publique.

Au cours d´un congrès qui s´est tenu à Lisieux en octobre 2004, une vingtaine de communes se sont employées à justifier et à promouvoir les services territoriaux équins. Les différents intervenants ont validé le fait que le cheval pouvait être la bonne réponse pour une dizaine de métiers liés à la surveillance, et à l´entretien des espaces verts et de la voirie. La réintroduction du cheval en ville aide à réaliser ces tâches municipales de façon économique et écologique tout en favorisant l´intégration sociale.

Trouville-sur-Mer :
un exemple enviable d´écologie urbaine en matière de collecte de déchets.
«Le cheval est plus économique, avant d´être plus écologique, plus motivant et plus valorisant pour les agents et l´image de la ville, que tout autre moyen de transport » (Olivier Linot, directeur général à la mairie de Trouville-sur-Mer).
Cette petite cité balnéaire utilise depuis cinq ans, un percheron, pour collecter les déchets quatre jours par semaine. Ce cheval permet de ramasser près de 150 tonnes de verre usagé par an, mais aussi du carton et des piles, pour un investissement de 9 400 euros, contre 22 800 euros pour un camion non polluant et 13 700 pour un camion classique. Trois jeunes en difficulté, désormais fonctionnaires territoriaux ont été recrutés et formés à la conduite d´attelage. La mairie a ainsi voulu valoriser de manière écologique le tri sélectif des ordures en misant sur l´image rassurante du cheval de trait auprès de la population et en particulier des enfants. L´impact social est important ; les enfants se mobilisent puisqu´il s´agit d´un cheval et poussent leurs parents à trier le verre.

Lyon :
deux attelages assurent la propreté du Parc de la Tête d´Or.

Au parc de la Tête d´Or à Lyon, un espace qui peut accueillir jusqu´à 50 000 personnes les beaux jours, trois agents municipaux et deux attelages assurent la propreté du site. L´idée initiale était de remplacer par un attelage de chevaux une grosse benne à ordures. La benne collecte 355 corbeilles par jour et passe à côté de gens qui pique-niquent ou d´enfants entrain de jouer. Les chevaux ont aussi un rôle pédagogique avec les enfants des quartiers défavorisés. Des expériences en ce sens ont déjà eu lieu avec l´organisation de moissons à l´ancienne en plein coeur de la ville : les gens s´arrêtaient aux feux, à 50 mètres des chevaux. « Cette dimension sociale est impressionnante, car les enfants adhèrent tout de suite au projet » (Sylvie Sagné, directrice des espaces verts à la mairie de Lyon). Selon elle, à plus long terme, le cheval peut aussi être une réponse à la hausse du prix du pétrole.


Beauvais :
le cheval de trait, un atout écologique et économique au service de l´action publique.
Beauvais, dispose d´une équipe d´intervention de 28 chevaux de trait. Baptisé « Equi´terra », le programme développé par la ville vise à la réintroduction des chevaux de trait en milieu urbain. Il s´agit concrètement de mettre en place un pôle qui prendra la forme d´un « village » des utilisations du cheval de trait.
Véritable patrimoine vivant, le cheval de trait participe au maintien de métiers et savoir-faire spécifiques à réadapter la société moderne. Durable, collectif et fédérateur, ce projet répond à une forte aspiration des citoyens et offre des services différents.
Le cheval de trait, est appelé à symboliser des missions éco-reponsables. Au total, 22 actions ont été programmées pour l´année 2005 pour illustrer les différentes utilisations modernes du cheval en milieu urbain et rural.
Ainsi, des navettes hippomobiles ont sillonné les rues de Beauvais dans le cadre de manifestations comme la Fête de la Musique ou les Portes Ouvertes des Serres Municipales, l´entretien d´espaces verts, la reconstitution d´un relais de Poste, un « week-end du sport en famille » pour offrir l´opportunité d´une démonstration de matériel hippomobile adapté au transport de personnes handicapées, un salon du livre et de l´animal de terroir.


La Roche-sur-Yon :
une brigade équestre de surveillance.

Lorsque La Roche-sur-Yon se dote fin 2002 d´une police municipale à l´objectif principalement préventif, l´idée d´une brigade équestre fait immédiatement partie du projet. L´objectif est évidemment d´y assurer les missions générales de police, mais aussi d´y développer une politique de préservation et de respect de la nature et d´assurer une relation conviviale entre la police et les habitants. Installé en plein centre ville, le site local des Haras nationaux fournit l´alliance indispensable au projet : du choix des deux équidés à la sélection des trois agents cavaliers, les Haras nationaux jouent le rôle d´assistant technique. En tenue bleu et blanc, de retour de leur tournée qui débute vers 10 heures et s´achève en milieu d´après-midi, les policiers-cavaliers reliés par radio et portable aux autres unités de police afin de relayer toute information utile, évoquent leur travail avec conviction : « notre première mission concerne la surveillance, tant routière qu´urbaine, dans les quartiers et sur les axes de circulation. On paraît moins agressifs que des policiers ordinaires, les chevaux ont un effet apaisant, ce qui ne nous empêche pas de verbaliser, notamment dans notre fonction de surveillance routière, pour le contrôle des ceintures de sécurité ou des conduites avec portable ».
Une autre tâche de la brigade est d´ordre environnemental, en matière de pollution et de dépôts d´ordure.
Enfin, une autre activité intra urbaine s´est développée depuis huit ans : la visite guidée de la ville en calèche pendant la saison touristique.


Caen :
le cheval, un facteur d´intégration sociale et d´apaisement dans les quartiers sensibles.

Il y a quelques années, la ville de Caen a mené des chantiers de réinsertion avec des constructions de jardins familiaux, en utilisant des associations avec le cheval de trait. L´effet fut plus que positif et il fut accepté de mettre des jardins familiaux dans des quartiers où les gens n´y étaient pas forcément préparés. Puis ont été imaginé d´autres actions en zone urbaine sensible, ainsi que des actions de propreté. A chaque fois, le cheval a été un facteur d´apaisement.


Sources bibliographiques

- Le cheval en ville, une enquête de la Sofres pour les Haras nationaux, 2003
Contact : Département Politique et Opinion, Carine Marcé - Politique&Opinion@tns-sofres.com
- Agence France Presse : le cheval dans la ville, une solution économique, écologique et sociale
(23 octobre 2005)
- Le cheval à Paris, trois expositions sous la direction de Béatrice de Andia, déléguée générale à l´Action artistique de la Ville de Paris et un ouvrage collectif sous la direction de Frédéric Jiméno et Dominique Massounie dans la collection Paris et son patrimoine, dirigée par Béatrice de Andia
- Jean-Louis Gouraud, C´est pas con un cheval. C´est pas con !..., Editions du Rocher, 2003
- Jean-Pierre Digard, Une histoire de cheval. Art, techniques, société, Actes Sud, février 2004
- Ghislaine Bouchet, Le cheval à Paris de 1850 à 1914, mémoires et documents de l´Ecole des Chartres, n°37, Genève/Paris, Librairie
Droz, 1993
- Le cheval, animateur de l´espace rural et urbain. Pourquoi, pour qui, comment ?
M. de Vaulx, Espaces pour Demain, Colloque de Rennes (21/09/1991), suppl. 32, juin 1992
- Le rôle du cheval en milieu urbain et périurbain, C. Léger, Equ´Idée, p. 43 -49, 1996
- Le cheval, partenaire de la ville ; Deauville, le 22 octobre 1996, Equ´Idée, p. 47-50
- Le retour du cheval en ville, M. Mieusset in Cheval magazine, décembre 2004
- Cheval urbain pour villes écolos, A.M. Jelonek, in TGV magazine, p. 60-61, 2002
- Le cheval dans la ville, M. Roux, B. Gaudiot in Bima, 2004
- Des chevaux dans la ville, tradition et environnement, P. Laurent in Attelages magazine, 1999
- Le cheval à Paris, A. Thibaudeau in La Revue de l´Equitation, p. 16-17, 2005
- La ville est l´avenir du cheval, V. Bruneau in Cheval magazine, p. 71-73, 2005
- L´énergie hippomobile au 21ème siècle, I. Dolphijn, Hippo News, 306, p. 5-12, 2002
http://www.hipponews.be
- La réhabilitation des fonctions urbaines du cheval et le développement durable, B. Lizet, 10ème rencontres internationales, Angers Saumur in Cheval et différences p.15-27, 2000
- Chevaux des villes et des champs : un nouvel atout écolo, V. Sarre, C. Roux, C. Bigeon in Cheval loisirs, p. 62-70, 2005
- Le cheval de trait : attraction pour la traction ?, E. Clamen / Equ´Idée - 19ème journée d´étude CEREOPA, Paris, 3 mars, synthèse de la table ronde, p.77- 84, 1993
- Le cheval de trait est de retour en ville, L. Leclère in Village Magazine, hors série n°6, p.38-42, 2002
- Uranie : un percheron dans la ville, C. Crochet in Cheval loisirs, 1997
- Deux boulonnais au service de la ville, C. Bolac in Atout Cheval, p.68-69, 2003
- Trois ardennais à Vincennes, A. Puig, Sabots, p. 22, 2003
- Au coeur de New York, les chevaux veillent, R. Job, Equimag, 1999, p. 26-29
- 3ème Congrès des Chevaux Territoriaux (21, 22, 23 octobre 2005)
Contact : Olivier Linot (Secrétaire Général de la Mairie de Trouville-sur-Mer)
- Syndicat National des Cochers Professionnels
Ferme des Cochers - La Forêt- 77940 Voulx

Internet :
Energie Hippomobile
http://www.hippomobile.be
Agenda équestre http://www.equinfo.org/2000
Forums équestres http://www.equinfo.org/forum


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Réintroduisons le cheval dans notre vie !!!

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